EVENT #1 - associer l'insociable

**Messages :** 104 **Points :** 181 **Date d'inscription :** 03/03/2015

Associer l’insociable
event #1

« Bonsoir, puis-je voir votre ticket d'invitation ? »
Le bout de papier plastifié est tendu, une main l'attrape. Le nom est alors vérifié et, lorsqu'enfin, il est trouvé sur la longue liste d'invités, le cordon est retiré, autorisant les uns et les autres à passer. Un long couloir, parsemé de deux vestiaires pour les quelques vestes amenées malgré la chaleur de la soirée, menait alors jusqu'à la salle principale. Tout au long du corridor, des pancartes affichant le nom de l'association caritative rappelaient aux invités la raison de leur venue. La plupart étaient les représentant des plus grandes familles de Neptune, d'autres occupaient simplement une bonne place dans la politique de la ville. Ainsi, le Maire se retrouvait entouré du shérif Lamb, des plus grands directeurs des entreprises qui rapportaient des millions à la ville. La petite soirée était ouverte, permettant à chacun d'emmener les membres de leur famille ; les enfants de moins de dix ans n'étaient donc pas rares, surveillés pour l'occasion par des nanny ou leur baby-sitter habituels. Et, parfois, des visages plus discrets était visible. Des visages dessinés par la modestie de leur compte en banque mais qui avaient été invités pour diverses raisons.

Le Maire saluait quelques invités, serrant des mains à n'en plus finir, prenait le temps de s'arrêter quelques minutes pour échanger quelques mots.
Des serveurs passaient au milieu de cette foule, des plateaux d'argent recouverts de verre de champagne ou de croque-en-bouche pour l'apéritif. Une petite musique de fond permettait aux plus solitaires de ces âmes vagabondes de ne pas se sentir totalement abandonnées sans, toutefois, couvrir le bruit des conversations.
La soirée s'annonçait paisible jusqu'à ce que les listes des donateurs pour l'association ne soit dévoilées et que le Maire n'entame son discours de remerciement habituel.

Informations:

codage de ghost.writer

Et voilà, la soirée était commencée. Pour les invités en tout cas. Les riches. Parce que pour ceux qui s'occupaient du service, la soirée avait commencé bien avant! Mise en place des tables, distributions des tâches, planning de la soirée. Austin était bien placé pour le savoir, il portait un plateau de verre de champagne quand les premières personnalités arrivèrent. C'était une vrai chance d'avoir réussi à être embauché pour ce soir, même si Austin savait que le plateau qu'il tenait dans ses mains valait beaucoup plus que ce qu'il toucherait après son service. Il gardait quand même le sourire et continuait d'aller vers les gens en proposant toujours ce champagne au prix exorbitant, ce même quand ils ne semblaient pas assez âgés pour commander ne serait-ce un panaché dans un bar.

Une soirée organisé pour les riches et par les riches. Je ne pouvais pas la manquer. Ce soir, je voulais que l'on me remarque. Je voulais que l'on sache que je suis le genre de personne qui a les moyens de s'offrir absolument tout ce qu'elle veut. C'est pour ça que j'étais habillée d'une robe bustier noire, de grande marque, dont le prix comportait quatre chiffres. Une paie de talon dans le même goût, ainsi qu'une petite pochette pour y fourrer tout mon bazar. Je montrais mon invitation et j'entrais dans la salle de fête, que je trouvais beaucoup trop petite à mon goût. Je saluais quelques personnes. Des gens, que j'avais croisé et qui devaient me prendre pour la fille timide et réservée, beaucoup trop gentille que je voulais faire croire. J'attrapais un verre de champagne sur l'un des plateaux en lançant un sourire plus qu’hypocrite au serveur, puis je continuais d'arpenter la salle pour trouver un endroit confortable où m'asseoir.

Depuis le début de la soirée, Samuel se tiens aux côtés du Maire, à écouter d'une seule oreille tout ce qu'il se raconte. Sa présence est obligatoire mais il ne se fait pas d'illusion ; s'il est là, c'est principalement pour libérer le shérif Lamb de ses devoirs. C'est à lui d'intervenir si les choses tournent mal pendant que Lamb se contentera de protéger le Maire. La belle affaire.
Parfois, son attention est sollicitée par des visages connus, ou par une question qui lui est posée et à laquelle il répond avec agacement. C'est le cas présent. D'un geste de la main, il se débarrasse de l'opportun et, après avoir constaté que le Maire est plongé dans une conversation, il se dirige vers le bar. « Un whiskey. Pur. » Mais l'homme derrière le comptoir semble mettre trop de temps à le servir et la patience de Samuel le quitte bien vite. Alors il s'éloigne quand on lui tend son verre et s'approche d'un serveur qu'il arrête. « Pourquoi est-ce qu'il n'y a que du champagne sur ces foutus plateaux ? » La question n'est adressée à personne en particulier mais c'est le serveur qu'il regarde avant de soupirer. Et d'attraper une flûte, malgré lui. Il ne s'écarte pourtant pas, reste planté devant le pauvre serveur.
« Tiens, tiens, si ce n'est pas la jeune McAdams là-bas... » La tête blonde ne lui échappe pas mais il ne fait pas mine de vouloir s'approcher d'elle.

Et voilà la soirée qui commençait réellement: on commençait à lui parler. Pas comme s'il était un être humain, mais plus une chose, une masse, n'ayant que peu d'utilité. Il servait principalement à:
-Augmenter le nombre de personne qui regardait les bijoux des riches
-Présenter aux riches des boissons à portée de main
-Fermer sa bouche pour servir de défouloir.
Ici c'était un mélange des trois. L'homme qui s'était approché d'Austin semblait énervé d'être ici. Énervé de pouvoir boire du champagne gratuitement.
« Pourquoi est-ce qu'il n'y a que du champagne sur ces foutus plateaux ? »
Pourquoi, tu aurais voulu une brique de jus d'ananas peut-être? se demanda Austin intérieurement. Il ne pouvait pas se permettre de répondre ça malheureusement. L'homme lui dit ensuite (même s'il ne semblait pas vraiment attendre d'Austin qu'il réponde) qu'une fille en particulier était là. Juste après avoir prit une flûte. Le serveur regarda alors la jeune femme, exquise et dont le moindre bijoux valait plus que la maison du jeune. Les trois missions d'Austin étaient donc accomplies. Il regarda l'homme puis se lança:
"Il n'y a que du champagne parce que c'est la boisson la plus célèbre, un symbole de richesse, de pouvoir et d’événement important. Ceci-dit le whiskey sur le comptoir du bar qui n'attend que vous semble meilleur que ce champagne. Voulez-vous que j'aille le chercher? Je pourrais en profiter pour prendre un plateau de petits fours si la vue du champagne vous agace. Je peux aussi aller apporter une flûte à miss McAdams de votre part."
Austin voulait, d'une manière ou d'une autre avoirs l'occasion de bouger ses muscles. A l'arrêt, ses doigts supportant un plateau en argent dans la main, il commençait à avoir froid.

Le jeune serveur a l'audace de lui répondre. Il n'a pas compris que Samuel ne s'adressait pas particulièrement à lui. Alors, le shérif adjoint le dévisage, le visage fermé. Il réfléchit quelques minutes avant de décider. Le serveur peut bien parler. Il n'a pas l'air d'être de ces idiots écervelés, même s'il ne donne pas non plus l'air d'être réellement malin. Son discours sur la raison de la présence, en trop grande quantité, du champagne paraît cohérent mais Samuel ne s'y connait pas. Il n'a jamais voulu comprendre pourquoi telle boisson était plus appréciée qu'une autre. Ou plus noble. « Le whiskey est toujours meilleur que le champagne, c'est une réalité. » Son ton est laconique, peut-être un brin arrogant. Le gosse connaît peut-être l'histoire de l'alcool, lui connaît la réalité. Ils sont aux Etats-Unis, bordel, pas en France.
Il a un geste de la main. Peut-être pour congédier le serveur. Peut-être pour couper court à ce semblant de conversation. « C'est ça, faîtes donc. Allez chercher mon whiskey et profitez-en pour commander un verre pour McAdams. Un Blue Lagon. » Rien à propos des petits fours - qu'il ne mangerait pas. S'il veut manger, il préfère encore se nourrir d'un repas au restaurant d'à côté.

Callan était nerveux, sa patronne lui avait dit qu’il ferait mieux de venir. Aller à une oeuvre de charité était bon, généreux et serait une bonne impression. C’était pour cette raison qu’il ne voulait pas y aller, il allait y avoir tellement de gens avec leurs sourires hypocrites et leurs fausses bonnes intentions. Le seul intérêt était de se faire voir et Callan avait besoin de ça, il avait des ambitions et qui sait, peut-être qu’un employeur fatigué de cette ville s’intéressait au travail du canadien et l’aiderait à s’enfuir de toute cette corruption qui l’énerve au plus haut point. Il avait besoin d’être là, il s’en serait toujours voulu si une opportunité lui passait sous le nez. Alors il prit sur lui et après avoir essayé d’évacuer son stress en s’amusant avec son chien, il se décida à se rendre à la soirée, les cheveux toujours mal coiffés, il put voir les regards des autres, le jugeant pour son manque de classe. Ah, ce qu’il pouvait s’en foutre de leur avis. Enfin, comme il s’y attendait, il n’y avait absolument rien, la fête était vide et même si la musique était entraînante elle était si douce qu’elle l’aurait bien aidé à retrouver le sommeil. Il se mit dans un coin, observant les gens agir aussi prévisiblement que des machines. Plusieurs serveurs passaient devant lui, lui présentant diverses alcools différents. Il leur sourit gentiment avant de refuser, mais il s’ennuyer tellement qu’il avait peur de retomber, chaque vision d’une boisson alcoolisée était une véritable épreuve pour lui.

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Associer l’insociable
event #1

Le Maire continuait de faire le tour de la salle des fêtes. Chaque poignée de mains est un vote supplémentaire lors des prochaines élections, c'est ce qu'il aime à croire. Chaque vote peut aussi rapporter de l'argent pour l'association et le sourire qui commençait à lui crisper les mâchoires devient dès lors obligatoire. Lorsqu'il n'avait pas le temps de s'étaler en bavardage, il s'esquissait d'un signe de la main tandis que le shérif Lamb prenait le relais. Un duo efficace.
« Ramona, ma chère ! »
Une exclamation exagérée tandis que le Maire, le cou serré par le noeud papillon qui semblait vouloir l'étrangler, s'avançait de la jeune cinquantenaire, directrice du centre commercial de Neptune. Il lui baisa la main, lança un regard autour d'elle. Votre mari n'est pas avec vous ? Ah, Monsieur s'est absenté pour la semaine pour un voyage d'affaire à Hawaii. Oui, il doit être débordé avec la crise économique qui traverse le pays ces temps-ci. Et les banalités d'une conversation devenaient alors le sujet principal, le Maire faignant de ne pas savoir que si la belle Ramona était présente, c'était surtout dans l'espoir d'avoir un peu de publicité pour son nouveau magasin de vêtements de marque. Elle lui tendit un chèque qu'il refusa par politesse avant de lui montrer l'urne dans laquelle les chèques dédiés à l'association étaient déposés. Un clin d'oeil et la charmante Ramona s'éloignait. Déjà, le Maire cherchait des yeux sa prochaine victime.
Et il la trouva en la personne d'un jeune homme à l'allure débauché, ni coiffé, ni habillé pour l'occasion. Des yeux, le Maire chercha son fidèle shérif mais celui-ci était occupé à échanger des mots avec une douce créature et le politicien ne pouvait l'en blâmer. Alors il se dirigea vers le jeune homme aux traits guère familiers.
« Excusez-moi, jeune homme... Je ne pense pas que nous ayons été présenté. Lionel Courtier, Maire de Neptune. »
Il présenta une main rendue grasse par les amuse-gueules dévorés et humide par la coupe de champagne frais qu'il tenait à la main depuis le début de la soirée. Bien sûr, il trouvait inutile de se présenter, mais il s'agissait des règles de base de politesse ; et si c'était le seul moyen de découvrir l'identité du malotrus qui osait venir à son gala de charité habillé comme un... un... un junkie, alors il pouvait bien faire cet effort-là.

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Callan soupira en voyant quelqu’un se diriger dans sa direction. Espérons qu’il ne vienne pas lui parler, le canadien n’était franchement pas d’humeur. Enfin, il ferait un effort, il était assez informé pour savoir que cet homme était le maire et il aurait été horriblement impoli de l’éviter.

De plus, ce qui connaissent le jeune depuis assez longtemps, savent très bien à quel point il est à cheval sur les règles de politesse et le respect. Il n’appréciait franchement pas le maire de Neptune, comme beaucoup de gens d’ailleurs, mais il avait le mérite d’être assez respectueux, du moins plus que certaines personnes que connaissait Callan. Comme Gwenaëlle par exemple, incapable d’être ponctuelle et responsable celle-là. Il soupira avant de serrer la main que lui tandis l’homme. Il n’était pas très à l’aise lors de contact avec des inconnus, mais il faisait toujours un effort et aujourd’hui encore plus car il s’agissait clairement de quelqu’un qu’il ne portait pas dans son coeur.

- Enchanté, Callan Hadlow, je travaille au journal télévisé, j’ai été invité par mon employeur, Monica, vous devez sans doutes la connaître.

Callan n’était pas le dernier des imbéciles, il savait que si le maire venait lui adresser la parole ce n’est pas pour qu’ils parlent du goût des amuse-bouches, mais plus de qui il était, à quoi il servait, la raison de sa présence ici et s’il pourrait être utile au cher Lionel. Ce qui n’était pas le cas, Callan pouvait déjà répondre à sa question, mais ne le ferait pas, l’autre pourrait penser qu’il le presserait de s’éloigner et de voir quelqu’un d’autre. Hors de question de laisser penser ça à quelqu’un.