coming home neptune
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 (jemina) trahison amère, rancœur tenace

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Jemina C. Lopez
Jemina C. Lopez

Messages : 401
Age : 37
Emploi : journaliste télé
Mood : 29 ans ✻ mexicaine (tijuana) ✻ lutte contre la corruption de façon acharnée ✻ souhaite sortir son frère aîné de taule ✻ compte faire tomber le shérif ✻ parle parfaitement anglais et espagnol ✻ sédatophobe : a la phobie du silence ✻

(jemina) trahison amère, rancœur tenace 6joZ
CAMELIA
ne prend plus de rp
Points : 399
Date d'inscription : 03/03/2015

(jemina) trahison amère, rancœur tenace Empty
MessageSujet: (jemina) trahison amère, rancœur tenace   (jemina) trahison amère, rancœur tenace EmptyLun 9 Mar - 21:39

Jemina C. Lopez
   tatiana maslany


   
Bonjour


Donc, je dois me présenter, c'est ça ? Très bien. Alors moi, c'est Jemina Carmen Lopez, mais quand on est entre nous, tu pourras m'appeler Jem. Je suis né(e) il y a 29 ans, à Tijuana. Ce qui veut donc dire que je suis mexicaine.
 Quand je suis arrivé(e) à Neptune, j'ai tout de suite su que j'allais faire parti des South Neptune à cause de ma situation financière. Parce que c'est comme ça que les gens sont répartis là-bas. C'est triste, n'est-ce pas ? J'ai pas trop à me plaindre quand même, parce que j'exerce le dur métier de journaliste télé et que je suis célibataire. La belle vie, quoi.
 Parfois, on me dit que je ressemble vraiment à Tatiana Maslany et, entre nous, je trouve ça super flatteur ! Parce que bon, elle est super talentueuse ! Tout comme la personne qui m'a fait mon avatar et que je remercie chaudement, alors applaudissez le talent de Bombshall. Sur ce, je dois vous laisser, j'ai du boulot qui m'attend.
Elle doit son premier prénom à l'Ancien Testament ; bien que le prénom originel de la fille aînée de Job soit Jemima et non pas Jemina. Son second prénom, elle le doit au très célèbre opéra de Georges Bizet. Le tout lui a toujours valut quelques remarques par ses professeurs à l'école ou par ses camarades lettrés et instruits ; rapidement, elle s'en est lassée. Tant et si bien qu'elle a voulu changer de prénom pendant une longue période et troquer ses deux immondes prénoms pour Penélope mais ses parents sont parvenus à un compromis. Tout le monde dans son entourage, l'a donc appelée Jem de ses huit à ses quinze ans. ✻ Enfant, elle frôlait l'hyper-activité mais n'a jamais été diagnostiquée comme souffrant d'un trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité. Il faut reconnaître que ses parents n'ont jamais eu l'argent de l'emmener chez un vrai spécialiste. ✻ Elle a été scolarisée qu'à partir de ses huit ans. Jusqu'alors, ses parents n'avaient pas les moyens de l'inscrire dans une école, c'est d'ailleurs la raison pour laquelle son frère aîné, Enrico, a migré clandestinement aux Etats-Unis. Il leur envoyait de l'argent illégalement. Jemina a, elle aussi, passé la frontière américaine afin d'aider ses parents financièrement et ainsi permettre à son petit frère d'avoir droit à la scolarisation. ✻ Comme beaucoup de mexicains, Jemina est catholique, baptisée et anciennement pratiquante. Elle a cessé de pratiquer sa religion en quittant le cocon familial sans avoir de réelles raisons, si ce n'est qu'elle préfère lutter contre le crime à Neptune. En revanche, chaque année, pour le soir du 31 octobre, elle consent au rituel des morts qui dure alors jusqu'au 2 novembre. ✻ Elle est parfaitement bilingue anglais-espagnol. Il lui arrive d'ailleurs souvent de jurer en espagnol, de faire des déclarations en espagnol ou de glisser des mots dans sa langue natale. Généralement, elle ne s'en aperçoit pas. ✻ Depuis toute petite, même si elle était assez garçon manqué parfois, elle aimait jouer à la starlette. Enrico l'accompagnait souvent ses jeux d'enfants, jouant alors le rôle de garde du corps ou de fan en furie. ✻ Elle s'est installée à Neptune deux ans après être arrivée aux Etats-Unis. La raison officielle est qu'elle a été mutée là-bas pour un poste au Neptune Navigator, mais en réalité, c'est elle qui a demandé sa mutation à Neptune. Elle avait souvent eu vent de la corruption de Neptune et, après avoir fait ses preuves, a pu s'y rendre afin de couvrir le sujet et dénoncer les actions du sheriff. Elle y va par esprit de vengeance vis-à-vis de son frère Enrico qui a été arrêté injustement par le sheriff et qui est maintenant en prison. Jemina et lui correspondent d'ailleurs assez régulièrement et elle va lui rendre visite sitôt qu'elle le peut. ✻ A la Preparatoria, Jem a principalement suivit des cours littéraires mais ses connaissances en sciences, et notamment en sciences humaines ou sociales, ne sont pas moindre pour autant. En parallèle des études, elle a fait du théâtre d'où elle tire sa facilité à entrer dans la peau d'un personnage lorsqu'elle cherche à obtenir un scoop et son habileté à se maquiller et se transformer physiquement. ✻ Aussi idiot que cela puisse paraître, elle est sédatophobe. Ce qui revient à dire qu'elle a la phobie du silence. S'il n'y a aucun bruit, elle se met à paniquer et frôle l'évanouissement. C'est pourquoi elle s'endort avec de la musique et qu'elle possède une petite fontaine dans sa chambre qu'elle n'enclenche que la nuit afin d'être certaine qu'il y a toujours un bruit, même si elle se réveille. ✻ Elle est ambidextre ; elle écrit donc des deux mains de façon égales. Par habitude, elle écrit principalement de la main droite mais joue de la guitare comme les gauchers. Elle dribble également des deux mains ce qui lui souvent valut d'être traitée de tricheuse au basketball. ✻

« Que pensez-vous du shérif Lamb? »
La question serait plutôt Qui ne sait pas ce que je pense de l'autre embrutecido de shérif ? Il va s'en dire que la haine que je lui porte est réciproque. Après tout, je ne suis rien d'autre qu'une putain d'immigrée à ses yeux (ce sont ses propres termes, oui), tout comme mon frère qu'il a fait arrêté sans preuve. Je ne lui plaît pas parce que je ne suis pas une journaliste qui l'adule. Au contraire, je me sers ouvertement et publiquement de ma place de journaliste, d'idole pour certains, pour critiquer ses actions et le ramener à sa place légitime : nul part. Croyez-moi, je compte bien réussir à le faire tomber et avec lui, tous ceux qui se pensent au-dessus des autres sous prétexte qu'ils ont de l'argent ou qui se complaisent dans leur foutue facilité ! Il roucoule, le shérif Lamb. Il est un paon, en réalité (bien que je le trouve beaucoup plus hideux que son frère si vous voulez mon avis) ; il fait la roue dès qu'une caméra pointe le bout de son écran et il est prêt à tout pour passer à la télévision. Même si ça inclue ne pas faire son job convenablement ou passer pour un crétin devant l'ensemble des américains.

   « Vous sentez-vous corrompu ? Et que pensez-vous de cette histoire ? »
Je supporte pas que histoire vous parlez, bien sûr, de la corruption d'une ville entière par les autorités locales, et les plus hautes, même, et de la dégradation que celle-ci a connu au fil des années ? Y compris en perte de réputation, d'ailleurs puisque Neptune ne figure plus dans le top 10 des villes de Californie les plus appréciées selon les récents sondages. Je disais donc : non, je ne me sens pas corrompue, pas plus que je ne le suis, en réalité. Parce qu'on aura beau dire, l'argent ne peut pas tout acheté et ma liberté, il ne pourra certainement pas l'acquérir. Surtout pas si c'est pour protéger un paon fainéant du nom de Daniel Lamb. J'ai quelques principes et je ne compte pas m'en séparer de sitôt. Je dois, néanmoins, reconnaître que j'apprécie au plus haut point le fait que toute cette histoire comme vous la nommez, ait lieu tandis qu'il dirige la ville. Son frère avait réussit à passer à travers les mailles du filet, mais Don n'était pas aussi pourri que l'est Dan. Le bon point reste tout de même que la corruption de Neptune est maintenant rendue publique ; les gens peuvent mettre des mots sur ce qu'il se passe à Neptune, ce qu'ils ne pouvaient pas faire jusqu'à présent.

   « Pensez-vous que la ville est entre de bonnes mains? »
J'espère que vous plaisantez ? Le jour où Neptune sera entre de bonnes mains, pensez à m'appeler. Honnêtement, j'ai grandis à Tijuana, j'ai donc très souvent vu des jeunes de Neptune venir tout droit de leur ville luxueuse pour venir pourrir les rues de ma ville. Parfois, même, j'entendais un bout de leur conversation. Et s'il y en avait qui était plus que satisfait de ce qu'était Neptune, d'autres trouvaient louche qu'il soit aussi facile de duper les autorités locales et mettre sur le dos d'un motard quelconque un crime important. Je pense, néanmoins, que lorsqu'il s'agissait de Don Lamb, la ville avait encore un certain honneur. Il était zélé, il ne menait aucune enquête, il se contentait de prendre le suspect présumé et de le déclarer coupable comme ça a souvent été le cas avec Echolls, par exemple. Mais son frère est mille fois pire. Pour lui, aucun 3/9, aucun blanc ne pourrait jamais finir derrière les barreaux. Pas à partir du moment où le blanc en question est un friqué qui a la main grasse. Donc non, Neptune n'est pas entre de bonnes mains. Et si vous voulez tout savoir, je pense même que si on laisse ce jerk au pouvoir, la situation pourrait empirer. Et c'est exactement ce que je crains.

   « Croyez-vous possible que les mouvements contre le shérif puissent, un jour, nettoyer les rues de la corruption ? »
Je n'en sais rien. Je crois qu'au plus profond de moi, je connais la réponse mais que je refuse de l'admettre. Du coup je ne la connais pas. Peut-être. C'est ce que j'espère, ça, j'en suis certaine. Je refuse que les rues s'enveniment encore et que les rares personnes honnêtes de Neptune deviennent corrompues ou, pire encore, se fassent tuer pour leurs idées. Je suis sûre que ça s'est déjà fait mais que le crime a été passé sous silence. Neptune me rappelle ces villes abritant les futurs dictateurs, vous savez. Ils font de la censure, toujours. Ils en font aussi à Neptune, je le vois bien. En tant que journaliste, je suis la première à m'offusquer de ma privation de liberté d'expression. Je n'ai plus le droit de dire tout haut ce que je pense parce que ce je pense ne se conforme pas aux idéologies de Monsieur le shérif et de Monsieur le Maire. Mais vous savez quoi ? Je me battrai jusqu'au bout pour essayer d'apporter un minimum de calme et de répits à Neptune. Quitte à y laisser ma vie.

   
Sinon, IRL, je m'appelle manon mais sur le web, on me connaît mieux sous le pseudonyme de ghost.writer. Cette année, je vais fêté mes 20 ans et je suis très excitée à cette idée ! Coming Home Neptune figure parmi mes forums depuis que je l'ai découvert en parlant avec ma Loute  (jemina) trahison amère, rancœur tenace 1779190750 et j'ai tout de suite trouvé qu'il était super intéressant ; si j'avais un reproche à lui faire, ce serait pour l'heure, aucun. Si je n'ai pas posté d'absence, je serai présent(e) 7/7j parce que j'ai une vie à mener. Et puis j'ai aussi le design dont il faut que je m'occupe. Une vie chargée, vous dis-je.

   
codage de ghost.writer

   


Dernière édition par Jemina C. Lopez le Mar 10 Mar - 15:21, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: (jemina) trahison amère, rancœur tenace   (jemina) trahison amère, rancœur tenace EmptyMar 10 Mar - 15:20

this is my story


   « Querido Enrico,

No hay un dia sin pensar en ti. Tu me manques, hermano. Je sais que ta présence là-bas est partiellement de ma faute. Je ne suis pas coupable, mais je sais quand même que tu l'as fais pour moi. Et je regrette tellement. J'aurais aimé ne pas avoir eu ces rêves d'enfant ; j'aurai souhaité ne jamais vouloir devenir une star du petit écran. Comme ça, tu n'aurais jamais eu de promesse à me faire, jamais eu besoin de nous quitter, Mama, Papa, Diego et moi. Tu nous manques à tous, la maison ne semble plus être la même sans toi. Diego n'a pas encore l'âge de comprendre ton départ, il croit que tu es parti pour toujours, que jamais, tu ne reviendras nous voir. Souvent, il pleure dans mes bras en pensant que tu nous as abandonné. J'essaie de le consoler mais ses larmes me font douter aussi. Et si tu ne revenais pas ? Et si tu te faisais arrêter pour immigration clandestine ? Tu perdrais tout ce pourquoi tu t'es battu et tous les risques que tu as pris auraient été vains. Par ma faute.
C'est dur, d'être la grande sœur. Je veux dire... J'ai toujours été la grande sœur de Diego, et je le serai toujours, mais jusque-là, j'avais quelqu'un sur qui prendre exemple. Maintenant, je ne sais plus me débrouiller toute seule. Il a besoin d'un repère masculin et mes conseils sont souvent à côté de la plaque. Je crois que je crains à mort, mais il me pardonne, quand même. Il m'a dit l'autre jour, qu'il aimerait bien faire des études, comme moi. Mais pas pour devenir journaliste ou acteur, plutôt pour essayer de rendre Mama y Papa heureux. Alors je lui ai fais une promesse ; sitôt que je le peux, je quitte Tijuana et je travaille aux États-Unis. J'enverrai de l'argent aux parents pour qu'ils puissent financer ses études. Comme toi tu l'as fais pour moi. Sinon je lui ai dis qu'il pouvait toujours finir footballeur professionnel en France et qu'il gagnera encore plus d'argent que nous deux réunis. L'idée a semblé lui plaire.

Cuidate Enrico,
Tu hermana, Jem. »


La sonnerie, stridente et désagréable, retentit, annonçant ainsi l'ouverture des portes pour le début des visites. Jemina se recoiffe une ultime fois, maladroite et angoissée, essuyant les larmes qui menaçaient ses prunelles marrons une nouvelle fois. Les autres visiteurs entrent dans la salle, elle les suit en inspirant profondément. Il est temps de se ressaisir, de redevenir cette femme forte au caractère enflammé. Elle ne peut pas se laisser abattre ; elle n'en a pas le droit. A peine passe-t-elle la porte que ses yeux survolent les personnes présentes. Elle voit son parloir, le seul laissé vide du côté des visiteurs et elle l'aperçoit. Il a les yeux baissés, l'air nerveux. Malgré elle, Jemina sourit ; au moins, elle sait qu'elle n'est pas la seule à redouter cet instant. Elle s'avance, prend place en face de lui tandis qu'il relève la tête et aussitôt, un large sourire fleurit sur ses lèvres. La jeune femme sait qu'il en est de même de son côté ; elle sait qu'elle est ravie de le revoir bien qu'il ne soit plus pareil que dans ses souvenirs. Il a les traits prononcés, le visage amaigri, l'air las. Des poils de barbe ont poussé sur son menton et un fin duvet lui sert de moustache. Elle sent son cœur se serrer, se tordre de douleur devant les cernes qu'il arbore, elle sent les larmes lui revenir alors qu'elle se rend compte de son teint pâle. Il n'est plus celui qu'elle a connu. Pas physiquement.
Lentement, elle attrape le combiné accroché. Il fait de même. Elle le porte à son oreille, perd ses mots. Elle est trop heureuse pour réussir à parler, trop troublée pour savoir quoi dire. Elle a oublié tout ce qu'elle voulait lui dire, elle aurait préféré pouvoir le serrer dans ses bras, le tenir contre elle, lui dire que c'est terminé. Mais la vitre les sépare. Le contact physique est prohibé. Elle a envie de pleurer. De gerber. « Alors, hermanita. Comment tu vas ? » Un sourire lui échappa, elle replace une mèche derrière son oreille. « Ce serait plutôt à moi de te poser cette question, Rico. » Elle fait des efforts, mais il est trop difficile pour elle de rester impassible. Son frère est là, devant elle, inaccessible et vêtu d'une tenue de condamné orange. Cette tenue, Jemina la déteste.  La fatigue qui acceble son frère, elle la hait. Il ne devrait pas se trouver ici. Pas derrière ces barreaux. « Moi ça va. » Elle acquiesce, ses doigts se resserrent autour du combiné. L'émotion l'étrangle, la colère l'étouffe. « Tu... Tu es bien traité ? » Il hausse les épaules, elle s'insulte silencieusement. C'est la prison, la vie en taule. C'était Neptune, il y avait toujours peu d'espoir pour qu'un mexicain soit accueillit sous les projecteurs et moins encore qu'il ait droit à un traitement de faveur une fois en cage. Elle ouvre la bouche, veut prolonger le sujet mais il lui lance un regard et elle comprend. Il ne faut pas parler de ça. Il ne veut pas en parler, pas avec elle. Elle baisse les yeux, respecte son choix. « Blonde, alors ? » Il a un regard moqueur, un sourire insolent sur les lèvres. Elle rougit légèrement, hoche la tête. « Oui je... C'est pour le boulot. » Elle ne sait pas si elle doit se justifier ou s'il comprend. Leurs regards se croisent, elle décide d'approfondir. « Je refuse que les américains soient capables de me reconnaître dans la rue. Alors quand je passe à l'antenne je... Je joue un rôle. Je deviens blonde, je suis le modèle américain à suivre, celle qui est classe et friquée. » Il rit, elle fait semblant de s'offusquer. Mais dans le fond, il est si bon d'entendre à nouveau son rire qu'elle ne répond pas. « Je me demandais quelle excuse tu allais sortir. Pour ta couleur. Sache, hermanita, qu'on a la télé ici et que je te vois tous les jours. » Elle est surprise, ses yeux s'écarquillent, ses joues s'enflamment. Soudainement mal à l'aise, elle regarde à droite et à gauche mais personne ne semble s'occuper d'elle. Elle se penche légèrement en avant. « Quoi ? Tu as la télé ? » Il acquiesce, hilare devant son incrédulité. La télévision était un luxe qu'ils ne pouvaient pas s'offrir, étant gosses. Et il lui suffisait d'aller en taule pour en avoir une ; le monde à l'envers. Elle se joint à lui dans son hilarité et elle redevient l'enfant qu'elle a toujours été en sa compagnie. Elle redevient sa petite sœur, celle qui tapait les garçons qui essayaient de lui voler ses jouets, celle qui crachait par terre et qui courrait aussi vite qu'un furet.
« Como esta Diego ? » Il est redevenu sérieux, elle a perdu son sourire enjoué. Son regard se voile, elle hausse les épaules. Elle n'en sait rien, ça fait longtemps qu'elle n'est pas allée à Tijuana. Elle a peur d'y remettre les pieds. Peur de ne plus pouvoir revenir aux États-Unis, peur de perdre sa place. « Bien. Il s'en sort bien à l'école. » Elle ment. Le jeune garçon, le dernier de la famille, préfère le football aux études. Il n'est pas bête, mais il ne fait rien pour obtenir de bonnes notes. Parfois il l'appelle mais il est devenu trop silencieux pour qu'elle ne se sente pas coupable de l'avoir laissé derrière. Elle lui a expliqué, à maintes reprises, pourquoi elle avait pris une telle décision, mais rien à faire, il lui en veut encore. « Il te passe le bonjour. »  Elle ment encore. Diego ne parle plus d'Enrico depuis de longues années. Il fait comme si son aîné n'existe pas, comme s'il ne l'avait jamais connu.  Mais Jemina n'a pas le cœur de dévoiler la vérité. Ni à l'un, ni à l'autre. Diego ignore qu'Enrico est derrière les barreaux. Diego ignore que si elle les a quitté précipitamment, c'était pour tirer son grand frère de la cage où il a été injustement enfermé. Diego ignore qu'elle est prête à tout pour faire éclater la vérité et faire sortir Enrico. Il ignore tout. « Tu passeras le bonjour à tout le monde, la prochaine fois que t’ira les voir. » Elle en fait la promesse, pince les lèvres.
La sonnerie retentit une nouvelle fois, marquant la fin des visites. L'heure s'était écoulée en moins de vingt minutes. Jemina souffle mais ne parvient pas à reposer le combiné. Elle ne veut pas partir ; elle refuse de quitter Enrico. « Tu me manques, hermanita. » Les larmes refont surface. Elles sont là, au bord de ses yeux. L'une d'entre elle roule lentement, elle hoche la tête. « Toi aussi. » Les autres visiteurs quittent leur siège un à un, s'en vont. Elle ne bouge pas. Un garde s'approche légèrement, elle l'ignore. « Je vais te sortir d'ici, Enrico. Je te le promets, je te sortirai de ce trou à rat. »  Il secoue la tête mais elle a vu la lueur briller dans ses yeux. Il porte le même espoir qu'elle. Il espère qu'elle y parviendra et qu'il retrouvera une vie normale. Les gardes posent une main sur son épaule, elle repose le combiné, tremblante. Elle aurait aimé rester assise des heures, des jours. Elle aurait aimé rejoindre son frère dans sa cellule. Mais elle n'en avait pas le droit. Elle inspira, ferma les yeux, se leva de la chaise et, à son tour, quitta la salle des visites.

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